Réactions après l’intervention du Président de la République

, par udfo19

Le lundi 13 Avril le Président de la République a annoncé un confinement strict de la population jusqu’au 11 mai destiné à endiguer l’épidémie de coronavirus. Pourtant, dans le même temps de nombreuses entreprises et parmi elles de grands groupes organisent la reprise du travail avec l’appui de la Ministre du travail. Les salariés vont devoir se croiser dans les ateliers et les vestiaires. Soit le confinement est utile et il doit s’imposer à tous. S’il est à géométrie variable, cela doit être clairement défini et expliqué.
Dans tous les cas, nous refusons que les salariés en fassent les frais.

Nous condamnons les mensonges régulièrement servis depuis le début de la crise sanitaire sur l’état de stocks de masques, d’équipements de protection, de tests, voire de produits et de médicaments. Les hôpitaux sont contraints de faire appel aux bonnes volontés pour combler les manques. Dans les EPHAD, les décès de résidents s’enchainement et l’épidémie risque de continuer à tuer faute de masques. Le Président de la République a fait état de commandes pour qui ? en quelle quantité ? à quelle date ?
Nous demandons depuis des semaines comme l’OMS le préconise un dépistage systématique pour ceux qui sont en première ligne, les personnes à risque…

Les écoles, les lycées et collèges vont rouvrir le 11 Mai.
Nous exigeons un dépistage de tous les enseignants, agents et élèves avant cette reprise des cours.

Le Président de la République a peu évoqué les questions sociales et l’activité économique. La Ministre du travail a précisé les conditions d’éligibilité au chômage partiel de grandes entreprises conditionnées à la limitation des versements de dividendes des actionnaires. Cette option n’a pas été choisie par la majorité d’entre elles qui se sont précipités sur les nouvelles dispositions des ordonnances pour imposer des congés aux salariés pendant le confinement.
Nous revendiquons l’abrogation de ces ordonnances dérogeant au Code du travail et une loi qui interdise toute suppression d’emploi et tout licenciement dans cette période.
Le Code du travail est fait pour protéger les salariés, leur santé et leur sécurité. Qui peut penser que sa remise en cause décidée jusqu’au 31 décembre 2020 et confirmée par le Président de la République va permettre de combattre le virus ? Le Président du MEDEF : Geoffroy ROUX de Bézieux s’est engouffré dans la brèche en appelant à réduire les congés payés ; à supprimer certains jours fériés, RTT et à travailler plus longtemps…

L’heure serait désormais au rassemblement pour préparer la sortie du confinement et la reprise économique mais derrière qui ? Le gouvernement et le patronat pour mettre en œuvre ce qui vise à réduire les garanties collectives des travailleurs ?

Le Président de la République a parlé de « chance de nous ressouder, bâtir un projet avec toutes les composantes de notre nation ».

Pour notre part, nous resterons sur le terrain qui est le nôtre : la défense des intérêts des salariés, chômeurs et retraités en toute indépendance et ne participerons à aucune conférence sociale ou dispositif visant à mettre en œuvre les mesures du gouvernement.
Si le gouvernement venait à décider la réduction des congés et l’augmentation de la durée du travail, nous appellerions à la mobilisation.
L’Union Départementale FO de la Corrèze rappelle ses revendications pour le retrait définitif de la réforme des retraites et de l’assurance chômage (l’assurance chômage permet par exemple à 8 millions de salariés de bénéficier en France du chômage partiel alors que 17 millions d’américains se retrouvent au chômage total), pour l’arrêt de la destruction de l’hôpital public : annulation des plans de suppressions de postes et de lits prévus par l’ARS et création de postes et de lits nécessaires.

Brive, le 14 Avril 2020