FO CHEMINOTS

, par udfo19

La grève massive des cheminots n’est pas seulement due aux prévisions d’éclatement de l’entreprise en 3 morceaux. C’est-à-dire la possibilité pour le secteur privé de profiter des meilleurs sillons ferroviaires, ceux qui peuvent rapporter le plus à des actionnaires.

La grève est aussi la résultante de la remise en cause des 35 heures à la SNCF au travers d’un projet de suppression des jours RTT, sous prétexte de compétitivité. C’est la nouvelle convention ferroviaire, dont nous ne voulons pas ! Relevons que la compétitivité et la concurrence économique n’existent pas encore ou très à la marge dans le monde ferroviaire.

Et également les cheminots réagissent par rapport à une prochaine réforme des retraites visant à voir s’éloigner les possibilités d’y accéder et apportant une nouvelle amputation du montant des retraites pour tous les salariés.

Les 10 plus hautes rémunérations de la SNCF se sont vus augmentées en moyenne de 30% en 2012. Ils ont chaque année une augmentation à 2 chiffres et touchent en un mois ce que des cheminots mettent un an et demi à gagner. Ce sont ceux-là, aidés par certains manifestants contre la réforme des retraites de 2010, maintenant au gouvernement, qui nous expliquent que nous devons nous serrer encore la ceinture et nous apportent 0% d’augmentation des salaires en 2013 !

1836 suppressions d’emplois sont prévues en 2013 à la SNCF, des dizaines sur la région de Limoges. Il est évident que les trains seront d’autant moins à l’heure ou seront d’autant plus remplacés par des bus si les emplois de maintenance, de conduite ou d’accompagnement des trains sont supprimés. Dans un tel contexte, la sécurité des voyageurs ne peut rester proche de 100% comme actuellement.

Emplois, salaires, retraites : tout est lié. Les capitalistes et leurs partisans le savent bien et accentuent la pression en faveur des plus riches en causant de formidables reculs sociaux nous projetant des dizaines d’années en arrière et nous amenant à court ou moyen terme vers la situation d’aujourd’hui des travailleurs espagnols ou grecs.

La journée de grève des cheminots du 13 juin, qui, pour être massive, ne suffira pas à mettre à la corbeille les projets actuels et sera suivie par un mouvement plus profond, sans doute avec bien d’autres salariés de ce pays.

Limoges 13 Juin 2013